Performance
20mn Vues de la performance du 19 novembre 2021 dans le cadre de l’exposition de restitution des résidences L’envers de pentes, Les Capucins centre d’art, Embrun
Extrait sonore de la performance
© Marion WintrebertExtrait du texte de la performance
© Anna Ternon
«
(...)
Vous ne remerciez pas, aucune parole ne sort de votre bouche, vos lèvres ne remuent pas. Pendant un court instant votre esprit se vide, comme cela ne vous est jamais arrivé.
Le massif est entré en vous et il a tout pris.
———
Vous cherchez refuge. Non pas un lieu pour isoler votre corps, vous cherchez un endroit pour placer quelque chose qui vous appartient
mais que vous ne souhaitez plus transporter avec vous. Vous allez le déposer dans cet endroit, là où certainement vous ne retournerez plus, tout du moins jamais par hasard. La personne qui vous accompagne dans cette démarche n’en sais rien et cela est pour le mieux.
C’est votre histoire. Si vous la partagiez, une partie de cette chose que vous transportez se déposerait dans cette personne que,
peut-être, vous croiseriez de nouveau. Les personnes sont mobiles, cela vous pose un problème.
———
En déposant cette chose dans ce que vous appelez « un refuge », vous la mettez à l’abri. Ou bien est-ce vous qui vous assurez d’être à l’abri
de cette chose? Ce dont vous êtes sûre c’est que l’abri est un isolement et vous souhaitez que cette chose soit isolée de tout. Que cela soit
une manière de la conserver ou de l’extraire de vous n’est pas très clair. En fin de compte, peu importe la raison, vous mettez cette chose
à l’abri, vous cherchez son refuge.
———
Vous allez déposez la chose sur un glacier. Vous vous surprenez à apprécier les effets du changement climatique en vous disant que,
grâce à eux, cette chose est vouée à disparaître aussi rapidement que le glacier qui l’accueille. Vous vous trouvez quelque peu opportuniste. Finalement, l’angoisse vous saisit : l’eau des glacier ne disparait pas, elle s’infiltre, votre chose va se diffuser, rejoindre le cycle de l’eau
et vous ne serez plus capable de la situer. Il devient même possible qu’elle se situe dans plusieurs endroits à la fois. Vous vous sentez encerclée. Vous décidez alors de placer cette chose sur la roche juste au dessus du glacier, là où vous êtes assise.
(...)
»
(...)
Vous ne remerciez pas, aucune parole ne sort de votre bouche, vos lèvres ne remuent pas. Pendant un court instant votre esprit se vide, comme cela ne vous est jamais arrivé.
Le massif est entré en vous et il a tout pris.
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Vous cherchez refuge. Non pas un lieu pour isoler votre corps, vous cherchez un endroit pour placer quelque chose qui vous appartient
mais que vous ne souhaitez plus transporter avec vous. Vous allez le déposer dans cet endroit, là où certainement vous ne retournerez plus, tout du moins jamais par hasard. La personne qui vous accompagne dans cette démarche n’en sais rien et cela est pour le mieux.
C’est votre histoire. Si vous la partagiez, une partie de cette chose que vous transportez se déposerait dans cette personne que,
peut-être, vous croiseriez de nouveau. Les personnes sont mobiles, cela vous pose un problème.
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En déposant cette chose dans ce que vous appelez « un refuge », vous la mettez à l’abri. Ou bien est-ce vous qui vous assurez d’être à l’abri
de cette chose? Ce dont vous êtes sûre c’est que l’abri est un isolement et vous souhaitez que cette chose soit isolée de tout. Que cela soit
une manière de la conserver ou de l’extraire de vous n’est pas très clair. En fin de compte, peu importe la raison, vous mettez cette chose
à l’abri, vous cherchez son refuge.
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Vous allez déposez la chose sur un glacier. Vous vous surprenez à apprécier les effets du changement climatique en vous disant que,
grâce à eux, cette chose est vouée à disparaître aussi rapidement que le glacier qui l’accueille. Vous vous trouvez quelque peu opportuniste. Finalement, l’angoisse vous saisit : l’eau des glacier ne disparait pas, elle s’infiltre, votre chose va se diffuser, rejoindre le cycle de l’eau
et vous ne serez plus capable de la situer. Il devient même possible qu’elle se situe dans plusieurs endroits à la fois. Vous vous sentez encerclée. Vous décidez alors de placer cette chose sur la roche juste au dessus du glacier, là où vous êtes assise.
(...)
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